Bill, pour commencer, peux-tu te présenter et me parler de tes débuts musicaux ?
Je m’appelle Bloodshot Bill et je viens de Montréal. J’ai commencé à faire de la musique vers l’âge de 12 ou 13 ans. ..
Quelles étaient, alors, tes influences ?
C’était déjà le Rockabilly mais, aussi, beaucoup d’autres choses…
J’ai débuté au sein d’un groupe de Rockabilly mais j’étais aussi très influencé par le mouvement Punk, le Blues etc…
J’étais très jeune et me nourrissais d’une multitude de genres (rires)…
Peux-tu me parler, plus en détails, de ton premier groupe ?
Il se nommait Lucky Strike, j’étais alors à l’école secondaire. J’en étais le batteur…
Au bout d’un moment, le combo a commencé à interpréter des chansons que je n’aimais pas. C’est pour cette raison que j’ai décidé de me lancer, également, dans l’apprentissage de la guitare.
As-tu, rapidement, commencé à te produire professionnellement ?
Cela doit, en fait, remonter à environ 13 ou 15 ans. C’était à Montréal…
Ceci dit, j’avais déjà eu l’occasion de donner des concerts pour lesquels j’étais payé alors que j’étais à l’école secondaire.
Quand as-tu commencé « sérieusement » sous ton propre nom. Était-ce déjà en « one man band » ou avais-tu un groupe qui t’accompagnait ?
C’était déjà en solo. Je n’avais pas d’éléments de batterie avec moi mais uniquement un morceau de bois sur lequel je tapais du pied. Par la suite, je me suis produit avec un groupe qui se nommait The Hubcaps puis avec un autre qui était The Guilloteens. C’est après ces expériences que j’ai décidé de continuer tout seul. J’ai, malgré tout, continué à jouer avec plusieurs groupes par la suite…
Comment t’es venue l’idée de jouer en one man band ?
J’ai tout l’équipement chez moi…
C’est donc à la maison que j’ai commencé à m’amuser de la sorte. Au bout d’un moment je me suis dit « Hey, je vais faire un show comme cela ! ». J’y ai pris beaucoup de plaisir et j’ai décidé de poursuivre cette expérience (rires) !
Apprécies-tu beaucoup d’artistes qui se produisent dans cette formule ? Dans le Blues, par exemple, il y en a beaucoup…
Oui mais il faut avouer que lorsque j’ai commencé, je n’en connaissais pas énormément. Ce sont les spectateurs qui me disaient « Hey, ça sonne comme Hasil Adkins! ». J’ai donc écouté ses disques et j’ai vraiment adoré !
Es-tu autodidacte ou as-tu suivi un apprentissage musical spécifique ?
J’ai appris par moi-même, chez moi…
A ce jour tu as enregistré une bonne vingtaine de disques. Comment expliques-tu le fait que tu sois aussi prolifique ?
Je fonctionne par pur plaisir. A chaque fois que j’écris une nouvelle chanson, je veux l’enregistrer au plus vite…
Es-tu équipé chez toi, possèdes-tu un « home studio » ?
Oui, absolument !
Enregistres-tu exclusivement chez toi ?
La plupart de mes albums ont été enregistrés chez moi. Je travaille également avec un label français (Hog Maw Records) pour lequel je réalise des disques lorsque je suis en tournée ici. Il possède un studio d‘enregistrement…
Je crois que tu es, également, auteur-compositeur de tes chansons…
Oui, je suis aussi un songwriter…
De quoi t’inspires-tu pour écrire ?
Des filles et de toutes les choses importantes de la vie quotidienne (rires) !
La scène musicale de Montréal est-elle particulièrement riche ?
Oui, il s’y passe beaucoup de choses. On y retrouve de très nombreux styles de musiques et énormément de groupes différents. Nous n’y manquons pas de scènes !
C’est vraiment une bonne ville pour la musique…
Y’a-t’il beaucoup d’artistes qui s’y produisent dans le même registre que toi ?
Absolument !
On y trouve beaucoup de gens qui évoluent dans un registre qui mêle le Garage, le Rock’n’Roll, le Rockabilly. Cependant, il y en a peu qui ont le même son que moi.
Ce soir, tu fais la première partie des Trashmen. Est-ce un groupe que tu as beaucoup écouté ?
Je les aime beaucoup !
C’est la deuxième fois que je me produit sur la même scène qu’eux et c’est un grand honneur.
Pour leur passage ce soir, je serai au premier rang afin de m’éclater au son de leur musique !
Ton public est-il différent de ce côté-ci de l’Atlantique ?
Je fais une musique très « underground ». Ou les gens ne connaissent pas ou alors ils aiment. De ce fait, je bénéficie de spectateurs qui viennent vraiment pour me voir et qui apprécient vraiment ce que je fais. Où que ce soit, je joue toujours devant un public qui se ressemble.
Le public n’est-il pas plus « puriste » au Québec ?
Cela dépend vraiment des villes. Parfois il y a plus de punks, parfois l’auditoire est plus traditionnel…
Compte tenu de ton rythme de travail, je suppose que tu as un disque en préparation…
Oui, je prépare un nouveau disque qui devrait sortir durant l’été. Je l’ai réalisé avec un groupe que j’ai monté avec un autre groupe, King Khan & BBQ. Ce combo se nomme Tandoori Nights et notre disque commun devrait sortir en août. Le 4 mai sortira, aussi, le disque que j’ai enregistré avec BBQ (Mark Sultan). Il se nommera The Ding-Dongs.
Peux-tu me parler du matériel que tu utilises sur scène, est-ce des instruments « vintage » ?
Oui, j’utilise une vieille guitare…
Je sais que beaucoup de guitaristes ne font que parler de leur instrument. En ce qui me concerne, je n’y connais pas grand-chose. Je joue comme ça vient et ne suis ni un expert, ni un connaisseur.
Je vois quand la guitare est belle mais ça s’arrête là (rires) !
Pourrais-tu me parler d’anecdotes qui te sont arrivées lors de tes tournées ?
Oui, il m’est arrivé beaucoup de choses « stupides » (rires) !
Un jour, au Canada, je me suis produit dans une ville qui se nomme Winnipeg. C’était dans un endroit très joli qui se situait au sommet d’un hôtel. Quand je suis arrivé, j’ai lu dans le journal qu’un homme venait d’y être assassiné. Il avait été décapité et ses membres avaient été coupés… c’était incroyable.
Je suis retourné plus tard dans cette ville où le DJ, du Club où je devais me produire, avait disparu. On a retrouvé son corps noyé dans un mur…
La troisième fois que je suis allé jouer à Winnipeg, c’était au même endroit que la première. On m’a donné une chambre où un homme venait d’être assassiné dans la salle de bain. Je me suis donc lavé dans une baignoire où on venait de retrouver des restes humains. C’est complètement fou…
Bref, il m’est arrivé pas mal de choses assez marrantes (rires) !
Tu dois être tricard à Winnipeg, chacun de tes passages porte la poisse à cette ville…
(rires) Non tout va mieux ! J’y suis retourné au mois de février dernier et tout s’y est bien passé !
Je crois qu’il t’est aussi arrivée une aventure désagréable aux USA…
J’y suis allé un jour pour un concert. Je n’avais pas le permis pour m’y produire et me suis fait arrêté par la police. De ce fait je ne peux plus y mettre les pieds pendant 4 ou 5 ans…
C’est vraiment stupide, je suis canadien donc je vis aussi en Amérique du Nord, je suis un voisin…
C’est vraiment stupide !
www.myspace.com/bloodshotbill
www.bloodshotbill.com
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